Deutsche
Diagnostic et |
|
Thérapie de la |
2008 |
borréliose de Lyme |
|
Diagnostic et thérapie de la borréliose de Lyme
Mise à jour: Mai 2008
Traduction effectuée par H. Schibler avec l’aimable autorisation de la Deutsche
Contenu |
|
|
2.3.3Postulat de la Deutsche
|
|||
|
|||
|
3.2 |
Thérapie combinée .......................................................................................................... |
8 |
Toutes les informations contenues dans cette
brochure reposent sur les données scientifiques les plus récentes ainsi
que sur la recherche. Elles ne dispensent cependant pas d'une
consultation et d'une prise en charge par un médecin. Concernant le
Deutsche
Deutsche
1 Remarque préliminaire
Rédigé par un groupe de travail de la Deutsche
R. von Baehr, W. Berghoff, H. Bennefeld,
U. Neubert, A. Roczinski, A.Schwarzbach,
B. Weitkus, C. Uebermuth, J. Viebahn, P. Voss
Ces recommandations reposent sur ce qui a été
présenté par les membres du groupe de travail lors des assemblées
annuelles de 2006 et 2007 de la Deutsche
Dans ce qui suit, le terme borréliose est employé pour parler de la borréliose de Lyme.
2 Diagnostic de la borréliose
L’objectif du diagnostic est la reconnaissance la plus précoce possible et le traitement de la borré- liose ainsi que le contrôle du succès de la thérapie effectuée.
2.1Pratique médicale quotidienne
Dans la pratique quotidienne, 3 situations diffé- rentes se présentent normalement :
Situation 1
Le patient se présente au cabinet médical avec la tique plantée dans la peau ou immédiatement après l’avoir ôtée. Il est nécessaire de lui fournir certaines recommandations
•surveiller l’endroit où a eu lieu la piqûre de tique au moins pendant 4 semaines (6 semaines maximum) et de se représenter à nouveau dès l’apparition d’une rougeur
•Cela vaut aussi pour l'apparition de fièvre sans rougeur (érythème)
•Pour les autres symptômes comme par exemple des céphalées, des douleurs articulaires ou radi- culaires qui apparaissent nouvellement chez le malade, l’observation doit avoir lieu pendant au moins 12 mois. Etant donné que les premières manifestations de la borréliose peuvent appa- raître après une période encore plus longue, la borréliose est toujours le diagnostic différentiel
à prendre en compte pour «une maladie floue après une piqûre de tique initiale».
L’investigation d'une recherche sérologique immé- diate est seule sensée, s'il s'agit d'une piqûre de tique pendant une activité professionnelle (à l’exclusion d’une précédente infection de Borré- liose) ou de patients avec antécédents d’une anamnèse de borréliose
Si la tique est disponible, il existe la possibilité, au moyen de l’analyse PCR pour la bactérie borrélia, de prouver s’il s’agit d’une tique infectée. Cet examen n’est pas une nécessité absolue, car même un résultat de PCR négatif ne peut exclure à 100% la présence de la bactérie borrélia et avec une PCR positive la transmission de la bactérie peut ne pas avoir eu lieu (11). Si le médecin recommande cet examen, il ne pourra pas faire autrement après un résultat de test positif que de prescrire un traite- ment antibiotique comme lors de la manifestation du stade précoce de la borréliose, car une infection par la bactérie borrélia peut avoir eu lieu.
Situation 2
Le malade décrit des symptômes qui pourraient corroborer des manifestations précoces d’une infection par la borrélie. Un érythème migrant ou une semblable manifestation cutanée sont des indications pour un traitement immédiat.
Autre anamnèse: Contact avec des animaux do-
mestiques ou sauvages1? Séjours dans le jardin ou dans la nature?
Piqûre de tique2? Pendant quelle durée
Une borréliose précoce peut déjà être supposée, si environ 10 à 14 jours après une piqûre de tique apparaissent (nouvellement) des symptômes d‘épisode grippal, une sensation nouvelle de grande fatigue ou d’épuisement avec éventuelle- ment des douleurs articulaires migrantes et fluc- tuantes.
L’emplacement de la piqûre de tique sur le corps est important en raison des conséquences possibles de l’infection borrélienne dans le voisinage immé- diat de la piqûre de tique:
•Région de la tête et du cou > complications neurologiques précoces.
•À la proximité d'articulation > signes arthri- tiques ou maux dans l'articulation afférente.
1
Si l'anamnèse et les symptômes parlent en faveur d'une manifestation précoce de la borréliose, une inspection de la peau de l’ensemble du corps est nécessaire. C’est seulement ainsi que des éry- thèmes multiples discrets ou un lymphocytome peuvent être trouvés (particulièrement chez les enfants sur les lobes d'oreilles, les mamelons ou les parties génitales).
Dans la situation 2, une sérologie (Elisa IgG/IgM
et Immunoblot) d’une infection de la borréliose est toujours indiquée.
Si la symptomatologie tend vers un soupçon de neuroborréliose, une
ponction lom- baire est entre autres indiquée avec l'examen des
anticorps spécifiques à la borréliose. Uniquement, dans le cas d un
érythème migrant typique, il peut être renoncé dans un premier temps à
l’invest- igation sérologique, mais
Pour certains groupes
Situation 3
Le patient se présente avec des symptômes, qui pourraient être occasionnés par les manifestations tardives d’une infection par la borrélia.
Anamnèse: piqûre de tique, risques professionnels, érythème, symptômes antérieurs et actuels.
Examen corporel: notamment changements cuta- nés? Changements articulaires? Anomalies neuro- logiques?
En cas de manifestation tardive de la borréliose, les symptômes et les résultats sont moins souvent typiques.
•Acrodermatite atrophiante chronique, y compris de premier degré (spécifique pour une borré- liose),
•Morphea (variété de sclérodermie),
2
•Mono ou oligoarthrite asymétrique des grandes articulations et
•Enthésites chroniques (inflammation des ten- dons).
Les signes d’une neuroborréliose chronique sont les suivants:
•Neuropathies périphériques, syndromes de dou- leurs diffuses,
•Troubles cognitifs, modifications psychiques et
•Encéphalite focale (de Rasmussen) (très rare).
Les symptômes communs non caractéristiques comme «état grippal», fièvre, fatigue et épuise- ment, humeur dépressive, syndrome de mal diffus peuvent se retrouver dans tous les stades de la borréliose.
Dans la situation 3, un diagnostic sérologique pour
une infection par la borrélie est toujours indiqué ainsi qu'un examen
du Liquide Céphalo- Rachidien (Borrélia IgG- et
La borréliose cause des problèmes spécifiques chez
les patients âgés, car souvent le diagnostic diffé- rentiel doit tenir
compte de nombreuses autres maladies
2.2Symptomatologie de la borréliose de Lyme
2.2.1Symptômes de la borréliose de Lyme dans la phase précoce
Le stade précoce est caractérisé par un érythème migrant qui est constaté dans environ 50% des cas (12) Simultanément survient souvent un épisode pseudo grippal. Les symptômes ou maladies sui- vants peuvent apparaître déjà dans la phase pré- coce:
•Arthromyalgies migrantes, arthrites fluctuantes,
•Myosite, bursite,
•Enthésites (inflammation des tendons),
•Douleurs radiculaires,
•Céphalées,
•Maladie des nerfs crâniens (en particulier para- lysie faciale),
•Troubles de la sensibilité et
•Troubles du rythme cardiaque: troubles de la conduction
2.2.2Symptômes de la borréliose de Lyme chronique
La borréliose est une maladie multi organes. Par conséquent, l'enquête sur un seul domaine peut mener à des erreurs de diagnostic. Ce risque ne peut être évité que par une collaboration interdis- ciplinaire dans la collecte du plus grand nombre d'informations et dans le diagnostic correspondant, selon une analyse multi organique de la maladie.
Les patients atteints de la borréliose chronique évoquent le plus souvent ces principales douleurs: augmentation de la fatigue et épuisement, douleurs musculo squelettiques «migratrices», céphalées, troubles des performances intellectuelles et chan- gements psychiques.
Les symptômes suivants peuvent apparaîtrent lors une borréliose chronique (souvent émanant de plusieurs groupes d'organes différents en même temps) (21):
Symptômes végétatifs
•Fatigue, Epuisement,
•Transpiration abondante, manifestations sur- tout nocturnes et sans effort physique, ainsi que bouffées de chaleur,
•Frisonner et avoir froid,
•Gonflement des ganglions lymphatiques axil- laires et inguinaux,
•souvent également lors de la
•Poussées de température,
•Faible résistance physique, sensation de ma- laise diffus (ne plus jamais se sentir en forme physiquement et
•Nouvelles intolérances aux aliments (et à l’alcool).
Symptômes cardiaques
•Troubles du rythme cardiaque (tachycardie, notamment nocturnes, palpitations, extra- systoles),
•Manifestations
•Myocardite et/ou péricardite et
•Cardiomyopathie dilatée (CMD).
Symptômes digestifs
•Nausées, crampes et maux d'estomac, éructa- tions,
•maux de ventre diffus avec ballonnements et
•Diarrhées fréquentes, rarement constipation.
Symptômes
•Douleurs articulaires, généralement dans les grandes articulations avec localisation chan- geante,
•Douleurs musculaires comme lors de courba- tures ou de douleurs soudaines comme lors- qu'on reçoit un coup de couteau,
•Impression de raideurs de la musculature,
•Douleurs dans le tibia ou le talon en position couchée,
•Douleurs dans la nuque ou la tête avec rayonne- ment dans l'épaule,
•Douleurs des tendons, avec ou sans gonflement, avant tout des tendons d'Achille, symptômes identiques au syndrome de canal carpien, dou- leurs de la voûte plantaire par éperons calca- néens,
•Gonflements récidivants des doigts, orteils, mains,
•Epicondylopathie («tennis elbow») et tendinite du long biceps (Syndrome
•Douleurs de la cage thoracique de provenance respiratoire avant tout causées par les doulou- reuses articulations
•Douleurs lombaires ou dorsales accentuées la nuit et
•Douleurs articulaires et craquement de l'articu- lation de la mâchoire.
Symptômes neurologiques
Maladie des nerfs crâniens:
•Modifications olfactives (nerf olfactif),
•Troubles de la vision avec vision floue ou res- triction du champ de vision (nerf optique),
•Troubles pupillaires à la lumière avec mydriase (dilatation des pupilles) anisocorie (différence des diamètres pupillaires), douleurs à la mobili- sation des yeux, diplopie: vision double (nerf oculomoteur, nerf abducens ou nerf moteur oculaire externe, nerf trochlaire ou pathétique),
•«Maux de dents» et brûlures de la langue ainsi que troubles de la sensibilité du visage par irri- tation dans la zone d’irrigation du nerf triju- meau,
•Paralysie du visage et de la paupière, le plus souvent unilatéralement, très rarement des deux côtés, douleurs auriculaires, hypersensibilité au bruit, sécheresse oculaire par troubles de sécré-
3
tion lacrymale, troubles du goût pour le sucré, le salé et l'aigre (nerf facial),
•Acouphènes, baisse importante de l'audition, vertiges (Nerf
•Troubles du goût, troubles de la déglutition, maux de gorge unilatéraux, douleurs du fond de la langue (N. glossopharyngien),
•Enrouement, aphonie, troubles de la déglutition et symptômes parasympathiques comme la bra- dycardie (Nerf vague ou pneumogastrique),
•Amplitude réduite des rotations de la tête et soulèvement des épaules (Nerf spinal acces- soire) et
•Troubles de mobilité de la langue avec troubles de la prononciation (Nerf hypoglosse).
Troubles du système nerveux central
•Douleurs et raideurs de la nuque,
•Fréquents et violents maux de tête, diffus ou d'un côté et aussi accentué sur le front, qui ré- pondent à peine aux analgésiques,
•Troubles de la mémoire, de la concentration, de la compréhension, de la lecture, de l’étude, du langage avec de fréquents lapsus et des diffi- cultés à trouver les mots,
•Troubles du sommeil,
•Fluctuations de l'humeur, dépression, irrita- bilité, agressivité,
•Crises de panique et d'anxiété diffuse et
•SDA (syndrome du déficit d’attention), tics, avant tout chez les enfants.
Troubles du système nerveux périphérique
•Parasthésie (sensation d'engourdissement ou de picotements), douleurs de brûlures, épisodes douloureux «électriques» ou de piqûres , le plus souvent sur les extrémités, occasionnellement sur le tronc,
•de pair avec des variations de la sensibilité (le plus souvent hyperpathie/hyperalgésie),
•douleurs dorsales et sciatiques/brachialgie ac- centuées la nuit (syndrome de
•Douleurs du cuir chevelu et des racines des cheveux (douleurs lors du coiffage, dite in- flammation des racines capillaires),
•Contractions musculaires involontaires, en partie aussi élévation du tonus musculaire avec une impression de raideur à la marche et
•Perte soudaine de force d'une jambe entraînant le pliage de l'articulation du genou engendrant risque de chute en cas de déclivité.
4
Symptômes urogénitaux
•Brûlure de la vessie et pression sur la vessie avec pollakiurie (envie d'uriner fréquente),
•Troubles de la miction, incontinence,
•Atteintes sexuelles, perte de libido,
•Troubles de l'érection et
•Syndromes de douleurs récidivantes (prostate, testicules, ovaires, vessie, vagin).
Symptômes oculaires
•Dégradation de la vue, métamorphopsie (distor- sion de l’image), réduction du champ visuel/sco tome, troubles de la vision des couleurs, dou- leurs oculaires, troubles oculomoteurs avec di- plopie binoculaire, mouvements oculaires dou- loureux, strabisme d'origine peu claire,
•Inflammations
récidivantes de toutes les parties de l'oeil (conjonctivite, kératite
stromale, iritis, uvéite, cyclite, rétinite, papillites, névrite du
nerf optique et névrite optique
•Pseudo tumeur orbitale, oedèmes péri orbitaux et lésions et
•Augmentation de la pression oculaire comme à la suite d'un glaucome secondaire.
Symptômes cutanés
•Erythème migrant et lymphocytome borrélien, érythèmes multiples, érythèmes récidivants,
•Acrodermatite atrophiante chronique (ACA): modifications cutanées inflammatoires ty- piques, qui, à la longue, entraînent l’atrophie et
•Taches atrophiques sur des parties du corps (anétodermie) comme résidus d'une dermatite
atrophique maculosa.
En raison de la seule communication casuistique sur la présence de l'agent pathogène lors de culture ou de biologie moléculaire réussies ou de tests sérologiques sur un collectif de patients, dans des cas uniques, on peut observer une causalité en rapport avec les cas d'infection de borréliose avec les dermatoses suivantes:
•Exanthème rosé,
•Lymphome cutané malin de type B,
•Sclérodermie circonscrite (syn.: Morphée),
•Lichen scléreux et atrophique,
•Dermatomyosites,
•Panniculite nodulaire et
•Granulome annulaire.
Remarque: Parmi la variété de ces symptômes rares et plus fréquents, seuls l'érythème migrant, le lymphocytome borrélien et l'acrodermatite atro- phiante chronique (ACA) sont reconnus comme preuve de la maladie (pathognomonique).
2.3Les analyses en laboratoire
Une analyse en laboratoire rationnelle et ciblée est toujours indiquée, si les symptômes et les douleurs indiqués par les patients ou les signes cliniques trouvés, pourraient résulter d'une borréliose.
2.3.1Méthodes de dépistage directes
La borréliose est une maladie infectieuse. Parmi les critères strictement scientifiques (valables particu- lièrement pour les études comme base pour les publications scientifiques), seule l’existence de la borrélia obtenue par culture est la preuve d’une infection active. La sensibilité de cette méthode est cependant trop faible pour la pratique quotidienne.
La présence de l'ADN de la borrélia au moyen de la «polymerase chain reaction»
Observation: Chez les patients atteints de mani- festations tardives, à fortiori
lors d’une borréliose persistante, particulièrement dans l’attente
d’une expertise, il conviendrait de procéder à plus de recherche de
l’agent pathogène, par la
La PCR borrélia n’est pas encore pour le moment, une investigation sujette à remboursement en Allemagne. La culture, quant à elle, l’est.
La sensibilité de ces méthodes est en effet relati- vement faible, la spécificité et avec cela la valeur de la preuve d'une infection de Borréliose est ce- pendant très élevée, ce qui peut être très important dans les difficultés connues dans le cadre d'exper- tises.
2.3.2Méthodes de dépistage immunologiques indirectes
Détection d’anticorps contre les borrélies
La sérologie est la base diagnostique lorsque se pose la question d’une infection borrélienne
Sur le grand nombre de kits de tests se trouvant sur le marché, émis par différents fabricants, et pour toutes les méthodes de tests (ELISA, Immuno- fluorescence, Immunoblot (Western Blot)), existe une comparabilité restreinte des résultats des diffé- rents laboratoires. Pour cette raison, il conviendrait de mentionner dans le résultat d’examen, la mé- thode utilisée et le nom du fabricant du dudit test.
L’investigation sur la présence d’anticorps spéci- fiques à la borrélia n’est possible uniquement que par un Immunoblot. A cet effet, il conviendrait, en présence de soupçon clinique, d’infection borré- lienne, de procéder, dans tous les cas, à l’Immu- noblot.
Sur l’ordonnance pour le laboratoire, il devrait être mentionné ainsi: Sérologie borréliose inclus
Immunoblot borrélia.
Recommandée par le RKI (Robert Koch Institut) Centre National de Référence allemand et rendue obligatoire par l’Union des caisses d’assurance maladie, la démarche d’un immunoblot à procéder uniquement en cas de sérologie positive, est à rejeter car de cette façon, jusqu’à 15% de patients pourront se retrouver dans la catégorie d’une fausse sérologie négative. La raison en est que, le spectre des antigènes de l’Immunoblot, n’est pas identique à ceux contenus dans la sérologie de base dite ELISA. L’immunoblot est la plus spécifique et la plus sensible investigation dans la méthode de détection des anticorps contre les borrélies.
La qualité de la sérologie borrélia a sans aucun doute, été améliorée par l’introduction des anti- gènes recombinants. Il est à critiquer cependant:
•qu'il n’y ait pas jusqu'ici de directives obliga- toires pour les fabricants de programmes de diagnostic, indiquant quels antigènes spéci- fiques borrélias devraient être présents dans le kit de test et
•qu'actuellement, il n’existe pas encore de cahier de charges, au travers d’un panel de sérums ap- propriés, avant l’homologation par un orga- nisme d’Etat, légitime et indépendant.
5
Un diagnostic sérologique négatif, surtout dans les manifestations précoces de l'infection aux borrélies, ne peut exclure une borréliose.
Un résultat sérologique positif exprime que, le patient a, à un moment quelconque, contracté une infection à la borrélie. Il n’est, cependant, pas possible de déterminer, si cette infection, au mo- ment précis, est encore active ou déjà guérie. Cette décision ne peut être prise que par le médecin traitant sur la base des symptômes existants et des maux de son patient. La notion de «cicatrice séro- logique» en liaison avec un résultat sérologique positif, ne devrait pas être utilisée sans la connais- sance de la clinique correspondante.
Analyse du LCR
En cas de suspicion clinique de manifestation de la
borréliose dans le domaine du système nerveux central, une analyse du
liquide
Test de transformation lymphocytaire(LTT)
Dans de nombreuses publications, la nécessité de méthodes d'immunologie cellulaire est controver- sée quant au diagnostic et au suivi de l'évolution de la borréliose. Depuis plus de 20 ans, on a cepen- dant recours au LTT en tant que méthode de dé- tection des cellules mémoire T spécifiques de l'an- tigène, même chez les patients atteints de borré- liose. Récemment ont été publiés deux travaux (6, 23).
Quant à la nécessité de méthodes d'immunologie cellulaire dans le domaine des tests de laboratoire de diagnostic de la borréliose, on peut avancer les arguments suivants:
1.La sensibilité des méthodes de recherche d'agents pathogènes est trop faible dans la pra- tique quotidienne.
2.Un résultat sérologique positif n'est à lui seul, aucunement la preuve d'une borréliose active, étant donné que les manifestations précoces
6
peuvent guérir spontanément ou être éliminées par les traitements antibiotiques. Non seulement les IgM, mais surtout les anticorps IgG peuvent persister pendant des années. D'autre part, un résultat sérologique négatif ne permet pas l'ex- clusion certaine de l'existence d'une infection active, en particulier dans les manifestations précoces de la borréliose
Au cas où aucun résultat positif de culture ou de
Les indications pour le
•Preuve d'une infection de borréliose active lors d'une clinique ambiguë,
•Un contrôle de thérapie 4 à 6 semaines après la fin du traitement antibiotique et
•Comme point de départ pour les contrôles en cas de soupçons cliniques d'une récidive d'in- fection de borréliose.
Un certain nombre de laboratoires proposent, pour
répondre à ces questions, d'autres méthodes pour faire la preuve d'une
activation de lymphocytes T spécifiques à la borréliose, comme par
exemple le test ELISpot. Dans ce cas, l'induction d'une syn- thèse de
cytokines est mesurée sur le plan cellu- laire. (24) L'avantage de ces
tests réside dans le fait qu’un résultat d’analyse est disponible déjà
2 jours après (pour le LTT, ce sont 6 jours) La Deutsche
CD57 +Cellules NK?
Les cellules NK CD57+ sont un
Une évaluation définitive des cellules NK CD57+ comme base de diagnostic sérologique d'une bor- réliose ne peut être effectuée en ce moment en raison de données insuffisantes.
2.3.3Postulat de la Deutsche Borre-
•L'obligation légale pour les assurés de la sécu- rité sociale, telle qu’existante jusqu'à présent, de faire effectuer une sérologie «par paliers» devrait être abandonnée.
•Le
•IL faudrait que la
3Traitement antibiotique de la borréliose
3.1 Monothérapie
Concernant la borréliose chronique et son traitement par antibiotiques, il n’existe pas, actuellement, d’études randomisées. Il peut seulement être ren- voyé vers (10, 14, 15, 16, 17) avec des traitements à durée limitée et des résultats contradictoires.
Les directives de médecine interne (consensus
2007/2008), concernant la section «borréliose de Lyme», ne mentionnent
pas le tableau nosogra- phique de la borréliose chronique sauf
exception de neuroborréliose chronique. Il en découle que, chaque
traitement, y compris l’antibiothérapie pour la borréliose chronique,
représente un usage off- label, dès lors que ces directives sont
érigées en base. D'autre part, de nombreux travaux scienti- fiques
documentent l'existence de la borréliose chronique, comme par exemple
(1, 2, 7, 9, 8, 13, 20).Il faut que le patient soit informé au sujet de cet usage
Borréliose au stade précoce
Minocycline |
2 x 100 mg/jour |
Doxycycline |
400 mg/jour |
Azithromycine |
500 mg/jour |
Amoxicilline |
3000 mg/jour |
Cefuroxime |
500 mg/jour |
Clarithromycine |
2 x 500 mg/jour |
|
|
Durée: dépend du déroulement clinique, au minimum 4 semaines, si l’antibiothérapie est inefficace et en ce qui concerne EM: maxi- mum 2 semaines (puis changer)
Borréliose chronique
Céfotaxime |
3 × 4 g |
Céftriaxone |
|
1,2 MI 2 × sem. |
|
Minocycline |
2 × 100 mg jour |
Doxycycline |
400 mg jour |
Azithromycine |
500 mg jour |
Clarithromycine |
2 × 500 mg jour |
Métronidazol |
1,2 g |
Hydroxychloroquine |
200 mg |
|
|
Durée: 3 à 6 mois, dépend du déroulement cli- nique. Si l’antibiotique est inefficace: en chan- ger, au plus tôt après 6 semaines, au plus tard.
Métronidazol maxi 10 jours
Chez les enfants et les personnes en
Le traitement par les céphalosporines de troisième
génération est d’abord administré en continu, et ensuite sous forme
pulsée soit: les médicaments sont donnés trois à quatre jours par
semaine, Ceftriaxon
L’introduction des céphalosporines est considérée de manière critique par certains médecins de la Deutsche
Contrôle hebdomadaire de la petite formule san- guine, GPT et créatinine, par la suite toutes les deux à trois semaines. Si emploi de céftriaxone: échographie de la vésicule biliaire toutes les trois
7
semaines; avec utilisation de macrolides: ECG toutes les deux semaines.
Lors de chaque traitement antibiotique, indépen- damment du stade de l’infection à la borrélia, sub- siste le danger d’une réaction Herxheimer. A cet effet, en cas d’urgence, des corticoïdes devraient être administrés par voie parentérale (et non de manière prophylactique), selon l’intensité des réactions.
Lors de traitements de la borréliose de Lyme, en particulier lors de traitements sur longues durées et associés à des thérapies combinées, il convient d’appliquer un traitement microbiologique afin de préserver la flore intestinale et soutenir le système immunitaire. (par exemple: Perenterol 205, Muta- flor, Omniflora). En cas d’apparition de mycose gastrique, il convient d’adopter un traitement anti- mycosique, sur toute la durée du traitement et au- delà sur environ 1 mois. Lors de mycoses buccales et génitales, les remèdes habituels devraient être utilisés.
3.2Thérapie combinée
Dans le choix des combinaisons d’antibiotiques pour le traitement d’une borréliose chronique, la
Le métronidazole devrait dans la mesure du pos- sible, être appliqué par voie parentérale pendant 10 jours et ceci, à la fin du traitement antibiotique.
|
Bétalactames |
|
Durée: |
|
Ceftriaxone |
||
|
généralemt |
||
|
Céfotaxime |
||
|
2 à 3 mois |
||
|
|
|
|
|
Tétracyclines |
|
|
|
Minocycline |
2 × 100 mg jour |
|
|
Doxycycline |
400 mg jour |
|
|
|
|
|
|
Macrolides |
|
|
|
Azithromycine |
500 mg jour |
|
|
Clarithromycine |
2 × 500 mg jour |
|
|
Télithromycine |
400 mg jour |
|
|
Autres |
|
|
|
Métronidazole |
1,2 g jour |
Métroni- |
|
|
(parental de |
dazole |
|
|
préférence) |
< 10 jours |
|
Hydroxychloro- |
200 mg jour |
|
|
quine |
|
|
|
|
|
|
4Antibiotiques efficaces contre les borrélies
Antibiotiques efficaces contre les borrélies avec indication de la durée d’efficacité
8
Antibiotiques |
Efficacité intracellulaire |
|
Pénétration LCR |
|
Efficacité sur formekystique |
|
Concentration plasmatique |
|
|
|
|
|
|
||||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Bétalactames |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
||
Céftriaxone |
- |
17% |
|
- |
|
8 h |
||
Céfotaxime |
- |
+ |
|
- |
|
1 h |
||
- |
- |
|
- |
|
1 h |
|||
(Benzylpénicillin |
- |
+ |
|
- |
|
40 min |
||
e, Pénicilline G) |
|
|
|
|
|
|
|
|
(Benzathine- |
- |
+ |
|
- |
|
3 jours |
||
Pénicilline |
|
|
|
|
|
|
|
|
G) |
|
|
|
|
|
|
|
|
(Phénoxyméthylpe- |
- |
- |
|
- |
|
30 min |
||
nicilline) |
|
|
|
|
|
|
|
|
Amoxicilline |
- |
- |
|
- |
|
1 h |
||
Imipeneme |
- |
- |
|
- |
|
1 h |
||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Tétracyclines |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|||
Doxycycline |
+ |
(14%) |
- |
|
15 h |
|||
Minocycline |
+ |
40% |
|
- |
|
15 h |
||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Macrolides |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
||
Clarithromycine |
+ |
- |
|
- |
|
4 h |
||
|
|
|
|
|
|
|
||
Azithromycine |
+ |
- |
|
- |
|
68 h |
||
|
|
|
|
|
|
Tissulaire- |
||
|
|
|
|
|
|
|
||
Telithromycine |
+ |
- |
|
- |
|
|||
Roxithromycin |
+ |
- |
|
- |
|
10 h |
||
e (n. Gasser |
|
|
|
|
|
|
|
|
(3)) |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
||
Gemifloxacine5 |
+ |
20% |
|
- |
|
>12 h |
||
Autres |
|
|
|
|
|
|
|
|
Métronidazole |
+ |
+ |
|
+ |
|
|
|
|
Hydroxychloroquine |
+ |
+ |
|
+ |
|
|
|
5 Annotations
1 La colonisation des tiques par les animaux sauvages, notamment par les rats et chevreuils est immense (jusqu’à 1000 tiques/chevreuil) et le danger existe lors de la manipulation d’animaux morts (c’est le cas des chasseurs qui dépouillent le gibier!) par la transmission de l’animal vers l’homme, par exemple de minuscules
nymphes, qui sont pratiquement invisibles. Il en est de même pour les animaux domestiques qui sont autorisés à circuler dehors librement et avec lesquels on (les en- fants)! fait des câlins. Chaque séjour «au vert» occa- sionne le risque de contact, mais surtout dans les herbes hautes et les buissons.
2La
majorité des infections occasionnées par la bête à 8 pattes, sont des
nymphes transparentes; 1,2 à 2 mm dans leur état gorgées de sang; en
second lieu par les femelles adultes avec
3Un
érythème migrans (EM), c.à.d rougeur migrante est aussi nommé «rougeur
vagabonde», parce que son dia- mètre s’agrandit d’une façon typique
avec le temps avec un centre qui disparaît, mais il ne sera constaté
que dans
Un lymphocytome borrélien peut se développer à la place d’un EM, mais également en liaison avec celui ci ou bien dans le cadre évolutif d’une acrodermatite athrophiante chronique. Il se constitue d’un amas de lymphocytes sous formes nodulaires dans des tissus mous, comme par exemple les lobes des oreilles chez les enfants (très typique) les mamelons ou le scrotum, mais a pu également être observé sur d’autres parties du corps en l’occurrence l’aine et la nuque.
4De façon typique, survient de 10 à 14 jours après l’infection, une
5En ce qui concerne les chinolines, seul un traitement à la gémifloxacine doit être envisagé. En vérité, elle n’est pas autorisée en Allemagne; bien qu’importée. Egale- ment aux USA, cette substance n’est point autorisée dans le cadre d’un traitement de borréliose.
9
6 Sources
(1)E Aberer, F Koszik, M Silberer. Why is chronic lyme borreliosis chronic? Clin.Inf. Dis. 25 Suppl. 1 (1997)
(2)ES Asch, DI Bujak, M Weiss, MG Peterson, A Weinstein. Lyme disease: an infectious and postin- fectious syndrome. J Rheumatol. 1994
(3)Ø Brorson,
SH Brorson. An in vitro study of the susceptibility of mobile and
cystic forms of Borre- lia burgdorferi to metronidazole. APMIS. 1999
Jun;
(4)Ø Brorson,
SH Brorson. An in vitro study of the susceptibility of mobile and
cystic forms of Borre- lia burgdorferi to hydroxychloroquine. Int
Micro- biol. 2002 Mar;
(5)Ø Brorson,
SH Brorson. An in vitro study of the susceptibility of mobile and
cystic forms of Borre- lia burgdorferi to tinidazole. Int Microbiol.
2004 Jun;
(6)V von Baehr, Ch Liebenthal, B Gaida,
(7)B Binder, H Kerl und RR Müllegger. Differential- diagnose der Acrodermatitis chronica atrophicans unter besonderer Berücksichtigung der chronisch- venösen Insuffizienz; Phlebologie 6 (2004) 191- 198.
(8)R Dinser, M Jendro, S Schnarr, and H Zeidler. Antibiotic treatment of Lyme borreliosis: what is the evidence? Ann Rheum Dis. 64(4) (2005)519- 523.
(9)S Donta. Late and chronic lyme disease. Medical Clinics of North America 86(2) (2002)
(10)BA Fallon, JG Keilp, KM Corbera KM, E Petkova, CB Britton, E Dwyer, I Slavov, J Cheng, J Dobkin, DR Nelson, HA Sackeim. A rando- mized,
(11)V Fingerle,
B Wilske. Abschlußbericht zur im Jahr 2004 durchgeführten Studie
“Epidemiologische Aspekte zeckenübertragener Erkrankungen in Bayern:
(12)D Hassler, I Zöller, M Haude, HD Hufnagel, HG Sonntag.
10
(13)RA Kalish, RF Kaplan, E Taylor, L
J.Infect. Dis. 2001, 183:
(14)RF Kaplan, RP Trevino, GM Johnson, L Levy, R Dornbush, LT Hu, J Evans, A Weinstein, CH Schmid, MS Klempner MS, Cognitive function in
(15)MS Klempner,
LT Hu, J Evans, CH Schmid, GM Johnson, RP Trevino, D Norton, L Levy, D
Wall, J McCall, M Kosinski, A Weinstein. Two controlled trials of
antibiotic treatment in patients with per- sistent symptoms and a
history of Lyme disease. N Engl J Med. 345(2) (2001)
(16)LB Krupp, LG Hyman, R Grimson, PK Coyle, P Melville, S Ahnn, R Dattwyler, B Chandler. Study and treatment of post Lyme disease
(17)EL Logigian, RF Kaplan, AC Steere. Successful treatment of Lyme encephalopathy with intraven- ous ceftriaxone. J Infect Dis. (1999);180(2):377- 83.
(18)LH Mattman. Cell Wall Deficient Forms: Stealth pathogens. CRC Press Inc 3rd ed. (2000)
(19)V
(20)V
BGross, A Baumann, J Prokop. Survival of Borre- lia burgdorferi in antibiotically treated patients with Lyme borreliosis. Infection 17(6) (1989) 355- 9.
(21)J Rubel. Lyme disease, symptoms and characteris- tics: a compilation of
(22)RB Stricker, EE Winger. Decreased CD57 lym- phocyte subset in patients with chronic Lyme dis- ease. Immunol Lett.76(1) (2001)
(23)E
(24)M Widhe, S Jarefors, C Ekerfelt, M.Vrethem, S Bergstrom, P Forsberg, J Ernerudh.
7 Les membres du groupe de travail
Prof. Dr. med. Rüdiger von Baehr
FA für Innere Medizin
Institut für medizinische Diagnostik, Berlin
PD Dr. med. Walter Berghoff
FA für Innere Medizin, Rheinbach
Dr. med. Harald Bennefeld
FA für Neurochirurgie, Sportmedizin, Heinrich Mann Klinik Bad Liebenstein
FA für Allgemeinmedizin, Wolfenbüttel
Prof. Dr. med. Fred Hartmann
FA für Innere Medizin, Chefarzt a. D., Ansbach
Dr. med. Wolfgang Heesch
FA für Innere Medizin, Vellmar
Dr. med. Gabrielle Herrmann FÄ für Orthopädie, Berlin
Dr. med. Petra
FÄ für Neurolgie und Psychiatrie sowie FÄ für Allgemeinmedizin, Ansbach
Dr. med.
FA für Innere Medizin, Umweltmedizin, Crailsheim
Dr. med. Wolfgang Klemann
FA für Innere Medizin, Pforzheim
Dr. med. Uwe Neubert
FA für Dermatologie, Dermatologische Klinik LMU München, Akad. Direktor i. R.
Dr. med. Andrea Roczinski
FÄ für Allgemeinmedizin, Königslutter
Dr. med. Armin Schwarzbach
FA für Laboratoriumsmedizin, Augsburg
Dr. med. Barbara Weitkus
FÄ für Kinderheilkunde, Berlin
Cord Uebermuth
FA für Augenheilkunde, Düsseldorf
Dr. med. Jochen Viebahn
FA für Allgemeinmedizin, Gummersbach
Dr. med. Peter Voss
FA für Allgemeinmedizin, Ulm
11
i 2008
12